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Mardi 15 janvier 2019 - 16:45

Votre pouvoir d’achat immobilier a-t-il augmenté ces six derniers mois ?

Votre pouvoir d’achat immobilier a-t-il augmenté ces six derniers mois ?

La constante mais légère baisse des taux d’intérêt ne parvient pas totalement à compenser l’incessante hausse des prix immobiliers. Confirmation en chiffres avec le baromètre semestriel du courtier Meilleurtaux.com: sur les 20 plus grandes villes de France, le pouvoir d’achat immobilier n’a progressé, ces six derniers mois, que pour huit communes. Pour sept d’entre elles, il n’a grimpé que modérément (entre 1 et 2 m²).

Pouvoir d'achat

Une seule, en l’occurrence Le Mans, a vu la surface achetable, pour une mensualité de 1000 euros, fortement augmenter (+11 m²). L’explication est simple: ces dix dernières années, les prix immobiliers ont chuté de près de 14% dans la préfecture de la Sarthe, et ce malgré sa proximité avec Paris. Les appartements s’y vendent en moyenne 1341 euros par m², selon le site d’évaluation Meilleursagents.com. Un prix sept (!) fois moins élevés qu’à Paris. Le Mans profite aussi du recul des taux qui permettent à ses habitants de gagner l’équivalent d’une pièce en six mois.

À l’inverse, pour dix autres villes, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a reculé. C’est le cas notamment de Paris (-1m² en six mois) ou encore des deux villes de province où les prix ont le plus augmenté ces derniers mois, à savoir Lyon (-2m²) et Bordeaux (-3m²). Mais les habitants de ces trois villes ne peuvent espérer s’offrir, en empruntant 215.000 euros (emprunt moyen ) et en remboursant chaque mois 1000 euros, qu’un logement dont la surface est comprise entre 22 et 47 m². Des surfaces bien faibles alors que les taux pris en compte sont ceux relevés par Meilleurtaux.com pour les excellents dossiers (0,96% sur 15 ans, 1,12% sur 20 ans, 1,45% sur 25 ans).

Huit villes sur vingt où le pouvoir d’achat immobilier a progressé: le bilan est bien maigre. Et pourtant, les taux inférieurs à 1% pour des prêts d’une durée de 15 ans ou autour de 1% pour ceux sur 20 ans, sont légion. «Les records sont atteints et même pulvérisés», affirme Maël Bernier, de Meilleurtaux.com qui souligne également un changement dans le profil des heureux bénéficiaires des taux records. «Jusqu’alors réservées aux excellents dossiers, les décotes sont aujourd’hui monnaie courante y compris pour des emprunteurs ne disposant pas d’apport, sur des longues durées, et ce quel que soit l’âge des candidats à l’acquisition», explique-t-elle.

Reste à savoir si les taux resteront aussi bas d’ici la fin de l’année. «Il n’y a aucune panique à avoir de ce côté-là, répond Maël Bernier. Certaines banques locales, estimant avoir trop de dossiers à gérer et pas assez d’agents disponibles, pourraient éventuellement augmenter un peu leur taux. Mais cela ne changera rien à la tendance: en septembre et en octobre, la grande braderie sera lancée.».